1er “clean-sheet” pour Gaëtan Blaichet
La blessure à l’épaule d’Anthony Beuve a offert l’opportunité au portier n° 2 avranchinais de débuter. Une réussite et une cage inviolée en prime.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit-on. Touché à l’épaule lors d’un choc aérien avec Samuel Essende à l’entraînement, jeudi dernier, Anthony Beuve a dû céder sa place face à Ajaccio, lors de la reprise du National en 2020, vendredi soir. Un coup dur pour le gardien de l’USA, dont l’indisponibilité ne devrait pas dépasser une dizaine de jours. Mais un coup de pouce par ricochet pour Gaëtan Blaichet.
Déjà présent sur une mi-temps lors du match amical remporté face à Châteauroux (1-0) au Mans la semaine passée, le gamin lyonnais de l’AS Bron a joué les premiers rôles. « Ses 45 minutes jouées face à Châteauroux lui ont fait du bien », confie Fred Reculeau. L’entraîneur vendéen de l’USA avait déjà entendu parler d’un certain Blaichet, passé par Le Poiré-sur-Vie en 2014-2015. Et en juillet dernier, le président manchois Gilbert Guérin et l’ancien coach de Luçon et des Herbiers ont enrôlé le portier rhodanien pour une saison.
« Quand j’étais au Poiré, le coach Reculeau était à Luçon, mais on ne se connaissait pas. Le contact s’est vraiment créé l’été dernier. Je savais qu’il aimait le jeu et cette philosophie me correspondait totalement », explique le joueur de 25 ans. « Il nous fallait une doublure pour Anthony (Beuve) à l’intersaison, rembobine Reculeau. C’est un profil qui nous allait bien. C’est un gardien tonique, capable de vite réagir, notamment dans les un contre un. »
« Après la causerie du coach, je me suis senti apaisé »
Né à Lyon, Gaëtan Blaichet a découvert le Grand Ouest il y a bien longtemps déjà. Formé aux Girondins de Bordeaux en 2011, passé par Guingamp puis Le Poiré entre 2012 et 2015, le dernier rempart a tenté de faire son trou. En vain. Avant un retour à la maison et un rebond au FC Bourgoin-Jallieu (ex-CFA2) qui l’a mené jusqu’à Lyon-Duchère en 2017. « Au départ, je suis revenu dans ma région pour des raisons financières car c’était devenu compliqué au regard des propositions, raconte-t-il. J’étais bien chez les U19 de Bordeaux, mais il y avait trop de concurrence devant moi à ce moment-là. »
La vie d’un footballeur n’est pas un long fleuve tranquille et le gardien ne le sait que trop bien. Entre concessions et opportunités, le Rhodanien suit le fil de la vie. En couple depuis huit ans, il parvient tout de même à trouver du temps pour lui. « Ma compagne est en CDI du côté de Lyon, donc c’est aussi une sécurité pour nous. Elle arrive à venir en Normandie tous les quinze jours, donc ça va. J’ai aussi pu passer les fêtes chez moi à la montagne et ça fait du bien. »
Son Noël après l’heure est donc arrivé face aux Corses du Gazélec Ajaccio. Un pot-pourri d’émotions pour le portier habituellement rompu aux joutes du N3. Excitation, pression, concentration… Le cocktail est tel quel. « C’est vraiment ça, car tout arrive d’un seul coup. Quand on est là en tant que n° 2, on sait qu’on n’a pas trop de chance de jouer. Mais une fois que ça arrive, la pression monte. J’étais tendu avant d’aborder le match. Mais après la causerie du coach, je me suis senti apaisé. »
Une fois sur scène, le Lyonnais a rendu une belle copie. Même si sa relance maladroite à la 41’en a fait frissonner plus d’un. Lui le premier. « Le principal, c’est de ne pas l’encaisser dans ces cas-là (rires). Heureusement, la frappe qui suit n’est pas très dangereuse et j’arrive à la capter. J’ai raté, mais je me suis rattrapé, analyse Blaichet, conscient de la complexité à dénicher une place de n° 1 en National. Tout ce que je veux, c’est jouer. À ce niveau, c’est difficile car tous les gardiens actuels sont des routiers de ce championnat. Même si on a le potentiel, c’est quand même compliqué. Il faut avoir la chance vis-à-vis du contexte aussi. »